Gainsbourg, l’hommage

Il y a vingt-cinq ans, le 2 mars 1991, l’une des plus grandes figures de la chanson française, Serge Gainsbourg, quittait la scène. Il laissait ouverte la porte vers une nouvelle direction artistique, celle du blues, qu’il comptait investir à la faveur d’un dix-huitième album, prévu pour être enregistré à la Nouvelle-Orléans.

Souvent décrit comme un artiste-caméléon pour sa polyvalence (il a pourtant plus souvent imposé sa couleur au décor que le contraire), il a à jamais posé son empreinte sur la chanson française (Le Poinçonneur des Lilas, La Chanson de Prévert, Je suis venu te dire que je m’en vais). Parallèlement, il a aussi chéri la musique classique et notamment l’œuvre de Chopin que l’on retrouve dans Jane B., Dépression au dessus du jardin ou Lemon Incest, et Dvorak à qui l’on doit indirectement Initials B.B. On l’a vu goûter du bout des lèvres au jazz cher à son pianiste de père (Du jazz dans le ravin) comme accompagner l’avènement du rock’n’roll en France (Rock Around the Bunker), et assumer son côté populaire avec le yé-yé (Chez les yé-yé) comme son pendant plus cérébral avec le rock progressif au travers de ses deux albums monumentaux, Melody Nelson et L’Homme à la Tête de Chou. Plus tard, il fricotera avec la musique afro-cubaine (Aux Armes et Cætera), le funk (Love on the Beat), le reggae dont il s’imprègnera à Kingston pour Couleur café)… et Nassau pour Mauvaises Nouvelles des Étoiles. Sa curiosité l’amènera même à se familiariser avec le rap naissant au détour de You're under arrest, l’une de ses dernières productions. Comme pour indiquer la direction de ce qu’il considérait comme le futur musical.

Par sa curiosité insatiable qui l’a amené à faire œuvre de complétion dans cet art qu’il qualifiait pourtant lui-même de « mineur », car ne nécessitant pas de connaissances pour être apprécié, il a ainsi essaimé les graines d’un culte qui s’est aujourd’hui diffusé parmi la nouvelle génération de musiciens et ce, par delà les styles musicaux : Miossec, Benjamin Biolay, Jarvis Cocker, Damon Albarn, Placebo, Portishead, Tricky, The Kills, Franz Ferdinand, Busta Rhymes

Gainsbourg, l’enfant discret né Lucien Ginsburg, fils d’immigrants russes ayant fui la dictature, a donné ses lettres de noblesse à la poésie chantée de son pays, autant qu’il aura bousculé les consciences et la bienséance à force de provocations et de coups d’éclats, qu’il soient verbaux (le fameux « I want to fuck you » adressé à Whitney Houston, La Marseillaise chantée devant des parachutistes, le billet de 500 francs brûlé sur le plateau de 7 sur 7 ou encore l’épisode Lemon Incest). « Gainsbarre » l’agent provocateur, le mentor de la figure de la jeune chanteuse à la beauté diaphane déclinée au travers de Françoise Hardy, France Gall, Brigitte Bardot, Jane Birkin, Vanessa Paradis… ou bien Gainsbourg le poète maudit, le disciple de Verlaine, le jongleur des mots, admirateur de Boris Vian... Autant de figures d’un iconoclaste devenu lui-même une icône.


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3 commentaires
  • Il y a 8 ans
      un grand parmi les grands, il nous a malheureusement quitté trop tôt, que la haut son âme soit en paix.
    • Il y a 8 ans
        Un grand poète de la chanson française et merci pour l'eritage à bientôt
      • Il y a 8 ans
          super de rendre hommage à Monsieur Serge . félicitations.